11 avr. 2012

Uji, la capitale du thé vert


Murasaki Shikibu, l'auteure de Genji Monogatari (Le dit du Genji), le premier grand roman japonais, dont les derniers chapitres furent composés au XIème siècle à Uji. 



Le temple Byodo-in, qui prète son image aux pièces de 10 yens,  est un symbole de longévité et une médiation architecturale sur la mort et la renaissance. L'étang sur lequel se pose la salle du phoenix (l'animal qui renaît de ses cendres) représente la rivière qui transporte les défunts vers le royaume de la mort dans l'imaginaire bouddhiste.



Uji est aussi connue pour son temple du phoenix que pour la qualité de son thé, réputé le meilleur de tout le Japon. A deux pas du temple, dans une boutique intimiste et très ancienne, nous avons eu l'honneur de rencontrer le meilleur sommelier en thé vert (oui, ça existe !), fournisseur officiel de la famille impériale et capable d'identifier le type et la provenance d'un thé sans même y goûter. Un talent qui se transmet depuis déjà plus de quinze générations (et vous verrez que la relève est déjà assurée), et qui demande énormément de travail puisque les feuilles de thé d'Uji sont exclusivement récoltées à la main, et que la poudre de thé matcha y est longuement moulue à la main. Ayant mis la main à la pâte, je veux bien croire qu'on finisse épuisé après une journée entière à tourner la manivelle résistante du moulin à thé ! Le "green tea champion" (comme il aime le rappeler) nous a fait visiter son petit musée du thé et nous a invités à déguster quelques-uns de ses meilleurs crus : le classique sencha et un excellent geimacha (un thé aromatisé au riz grillé, l'un de mes préférés). Entre deux tasses, un futur sommelier en culotte courte est venu nous offrir un bonbon de chocolat au thé matcha. Adorable.









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Le matcha est l'ingrédient clé du sadô, la cérémonie du thé, un rituel zen auquel nous avons été initiés dans une charmante petite demeure de Kyôto. Le sadô réalise l'alliance entre quatre principes bouddhistes que sont Wa (l'harmonie entre l'hôte et ses invités, entre les ustensiles utilisés), Kei (le respect de l'autre, de la nature et du thé), Sei (la pureté) et Jaku (la paix de l'esprit). Dans le silence complet, la maîtresse de maison nous a préparé le thé en suivant une chorégraphie très codifiée et merveilleusement apaisante. Un wagashi (littéralement "gâteau japonais", une confiserie traditionnelle très sucrée et décorée avec soin) est toujours servi avant de déguster le matcha, pour préparer le palais à la saveur intense et particulière du précieux breuvage.




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